Will to Power - Arch Enemy

Will to Power - Arch Enemy

            Quel metalleux ne s’est jamais entendu dire à un proche non-metalleux, à propos d’Arch Enemy : « Je vais te faire écouter un groupe et après seulement je te montrerai à quoi ressemble ‘le chanteur’, tu n’en reviendras pas ! ».

[Si vous ne voyez pas de quoi je parle, écoutez d’abord des extraits de l’album ici : https://www.musicme.com/Arch-Enemy/albums/Will-To-Power-0886446557434.html -  après seulement, descendez en bas de cette page.]

            Justement, le groupe suédois est de retour après trois ans d’attente (trompée par un album live et une réédition) ! Je suis de ceux/celles qui ont apprécié le précédent War Eternal. Je compte au nombre des metalleuses qui admirent Alissa White-Gluz (ex-Agonist), comme elles ont admiré Angela Gossow.

            En avant, donc, pour la découverte de Will to power, cru 2017. Après une introduction apéritive (« Set Flame to the Night »), on entre dans le vif du sujet avec « The Race ». Ce titre musclé m’emballe d’emblée. Rythme enlevé, variations de profondeur du chant saturé de la vocaliste (délicieux passage à 1mn24…), solos de guitare brefs mais magistraux… ce titre nous fait saliver, mais il s’avèrera qu’il nous en promet un peu trop.

            Car ensuite, l’enthousiasme retombe un peu sur « Blood in the Water » malgré un petit air d’Amon Amarth, et surtout sur « The World is Yours », qui sonne comme du remâché de l’album précédent mais en moins accrocheur.

            En cinquième position vient « The Eagle Flies Alone » qui me remet sérieusement sur les rails de l’opus. Le refrain est fidèle aux réussites habituelles du groupe et les paroles sont un hymne à la liberté choisie, athée et anti-déterministe : « I don't believe in heaven, I don't believe in hell […] I chose my own path, set myself free » (Je ne crois pas au Paradis, je ne crois pas à l’Enfer […] Je choisis ma propre voie, je me libère). Le sixième morceau commence comme une ballade, un pari risqué pour ce groupe qui a fait du chant saturé sans concession sa marque de fabrique pleine de testostérone œstrogènes… mais finalement après 54 secondes (« Hey ! »), Arch Enemy est de retour, et ce mélange inédit et constant de douceur et de brutalité est une vraie réussite.

            Les titres suivants se laissent écouter sans s’imposer réellement, même si l’on peut apprécier les pointes de guitare et les voix en écho sur « First Day in Hell » ou l’atmosphère flippante de l’interlude « Saturnine ». Si vous avez aimé l’album War Eternal, « Dreams of Retribution » devrait vous parler : plein de promesses dès l'intro et le premier couplet, on y retrouve le rythme épique, la mélodie développée par la guitare comme pendant à la voix uniphonique, bien que le refrain me laisse un peu sur ma faim. À partir de la cinquième minute, le groupe s’aventure vers des passages instrumentaux un peu plus originaux, qui sont les bienvenus. « My Shadow and I » développe une rythmique plus complexe, où la puissance du batteur Daniel Erlandsson prend toute sa place, mais le morceau ne décolle pas réellement, à l’instar des deux derniers titres – « City Baby Attacked by Rats », qui clôt l’album, étant une reprise très « arch-enemienne » mais sans relief du groupe punk GBH.

            Sans être un mauvais album – il paraît meilleur si on l’apprécie au travers de ses somptueux clips officiels – l’ensemble manque un peu d’un fil rouge, d’un récit qui nous entraîne. On ne sait pas vraiment pourquoi on se bat et pourquoi on gueule, et c’est dommage.

Will to Power - Arch Enemy
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog