Lyrics et traduction - Frühling in Paris - Rammstein
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Rammstein : Frühling in Paris
Tout fan français de Rammstein connaît cette émouvante ballade, preuve que du point de vue de l’écriture de ses textes, le groupe allemand est capable du meilleur comme du pire… Oui mais justement, en cherchant sur le Net, je n’ai jamais pu trouver une traduction en français qui soit à la fois juste, fidèle, et qui rende compte de cette véritable poésie des paroles. Forte de quelques années de traduction littéraire durant mes études, voici que je me lance... N’hésitez pas à me donner votre avis !
Frühling in Paris
Un Printemps à Paris
Im Lichtkleid kam sie auf mich zu
Elle m’apparut dans sa robe de lumière
Ich weiß es noch wie heut':
Je m’en souviens comme si c’était hier :
Ich war so jung,
J’étais si jeune,
Hab' mich geniert,
J’étais gêné,
Doch hab' es nie bereut.
Mais je ne l’ai jamais regretté.
Sie rief mir Worte ins Gesicht,
Elle me cria des paroles au visage,
Die Zunge lustgestreut,
La langue parsemée de désir,
Verstand nur ihre Sprache nicht;
Seulement, je ne comprenais pas son langage ;
Ich hab' es nicht bereut.
Je ne l’ai pas regretté…
Oh non, rien de rien
Oh non, je ne regrette rien…
Wenn ich ihre Haut verließ –
Quand je délaissais sa peau –
Der Frühling blutet in Paris.
La sève du printemps saignait sur Paris.
Ich kannte meinen Körper nicht
Je ne connaissais pas mon corps,
Den Anblick so gescheut
J’en craignais tellement la vue ;
Sie hat ihn mir bei Licht gezeigt
Elle me l’a montré en pleine lumière
Ich hab' es nicht bereut
Je ne l’ai pas regretté.
Die Lippen oft verkauft so weich
Les lèvres, souvent marchandées, si douces,
Und ewig sie berühr'n
Les effleurer infiniment
Wenn ich ihren Mund verließ
Quand je délaissais sa bouche,
Dann fing ich an zu frier'n
Alors, je commençais à frissonner.
Sie rief mir Worte ins Gesicht,
Elle me cria des paroles au visage,
Die Zunge lustgestreut,
La langue parsemée de désir,
Verstand nur ihre Sprache nicht;
Seulement, je ne comprenais pas son langage ;
Ich hab' es nicht bereut.
Je ne l’ai pas regretté…
Oh non, rien de rien
Oh non, je ne regrette rien…
Wenn ich ihre Haut verließ –
Quand je délaissais sa peau –
Der Frühling blutet in Paris.
La sève du printemps saignait sur Paris.
Ein Flüstern fiel mir in den Schoß
Un murmure me tomba dans les bras
Und führte feinen Klang
Et produisit une exquise résonance
Hat viel geredet, nichts gesagt
Parla beaucoup, mais ne dit rien,
Und fühlte sich gut an
Et c’était agréable.
Sie rief mir Worte ins Gesicht
Elle me cria des paroles au visage
Und hat sich tief verbeugt
Et s‘inclina profondément
Verstand nur ihre Sprache nicht;
Seulement, je ne comprenais pas son langage ;
Ich hab' es nicht bereut.
Je ne l’ai pas regretté…
Oh non, rien de rien
Oh non, je ne regrette rien…
Wenn ich ihre Haut verließ –
Quand je délaissais sa peau –
Der Frühling blutet in Paris.
La sève du printemps saignait sur Paris.
J’espère ne pas avoir trahi l’implicite, souvent indécidable, qui réside dans le texte initial. Il y a un certain nombre d’images concises et d’inventions lexicales ; le tout doit rester très symbolique et je ne crois pas qu’il faille décider si cette Française était une prostituée ou simplement une femme plus entreprenante que lui, et si certaines expressions décrivent des actes sexuels ou des impressions morales. On appréciera l’élégante reprise d’Edith Piaf dans le refrain. Comparez-la aux autres chansons de Rammstein qui associent une femme à un pays : « Moskau » pour la Russie, « Te quiero puta » pour l’Espagne, sans parler de « Pussy »… et soyez reconnaissants. La nôtre est probablement l’une des plus belles chansons jamais écrites pour évoquer une première fois.